SOLIHA, Solidaires pour l’habitat, appelle à des politiques de l’habitat plus solidaires

SOLIHA est aujourd’hui le principal acteur associatif dans les domaines de l’accès au logement très social et l’amélioration de l’habitat. Sa présence opérationnelle dans tous les territoires l’oblige à souligner plusieurs priorités en cette fin d’année où la solidarité s’impose. 

 

1 – L’urgence climatique commande l’éradication des 7,4 millions de logements énergivores du parc de logements français et un cap clair pour aller à un parc BBC en 2050, conformément aux objectifs fixés par la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015.

Les récentes mesures prises par le gouvernement, notamment, la transformation du crédit d’impôt pour la transition énergétique en prime et sa fusion progressive avec les aides de l’Anah, vont dans le bon sens.

Quelques réserves cependant :

  • La priorité donnée au parcours par « geste » : « je change ma chaudière puis je fais l’isolation de mes combles, puis je change mes fenêtres, etc. » peut aboutir à des projets incohérents et insuffisamment performants. Nous maintenons qu’une approche globale avec un bouquet de travaux et à la clef un gain énergétique significatif est une réponse de qualité supérieure pour amener un logement à une performance énergétique optimale et permettre aux ménages de vivre mieux.
  • Concernant, les 3,4 millions de logements locatifs énergivores, nous ne voyons pas de mesure à la hauteur. Les objectifs de l’Anah en matière de rénovation énergétique des logements privés à vocation sociale détenus par les propriétaires bailleurs restent très en deçà des besoins : il est question de réhabiliter 5.000 logements. Quant à « Ma primerenov », la nouvelle aide issue de la fusion Anah-Crédit d’impôt pour la transition énergétique, les propriétaires bailleurs privés les plus aisés en sont exclus alors qu’ils possèdent 60 % des logements locatifs. Ne nous trompons pas de cible ! L’objectif doit être de permettre aux locataires de vivre dans des logements économes en énergie.

 

2 – L’Acte II de la politique du Logement d’abord a été annoncé. Les moyens financiers sont abondés, notamment pour résorber les bidonvilles de métropole, de nouveaux Appels à manifestation d’intérêt de mise en œuvre accélérée de cette politique vont être lancés. Il est également question de renforcer cette politique en créant « Un service de la rue au logement ». Ces annonces vont également dans le bon sens. Mais, nous tenons à mettre en garde contre une définition trop « étroite » de cette politique. Ce sont des milliers de ménages fragiles qui ont des difficultés à trouver un logement en adéquation avec leurs moyens financiers. Ils ne doivent pas sortir des radars de la politique du Logement d’abord. A cet égard, il paraît nécessaire de réviser à la hausse les ambitions de mobilisation du parc privé à des fins sociales, qui se réduisent ce jour à 3.000 logements par an au niveau national, ce qui est peu au regard des millions de ménages mal logés. Par ailleurs, SOLIHA souhaite que la politique du Logement d’abord soit déployée de façon égale sur l’ensemble du territoire et que l’accompagnement social soit renforcé, notamment, en lien avec le mandat de gestion et la production de logements très sociale.

 

3 – Le plan logement Outre-mer attendu depuis plusieurs mois a été lancé le lundi 2 décembre. Là-encore, les pistes de ce nouveau plan visent juste. Mais SOLIHA le souligne avec vigueur, les réponses actuelles ne sont pas à hauteur de la résorption nécessaire de l’habitat indigne et des bidonvilles dans lesquels survivent des milliers de familles dont des d’enfants contraints de grandir dans des tôles, sans assainissement, sans eau potable et avec des installations électriques souvent dangereuses. Une prise de conscience nationale est nécessaire.

Cette situation ne doit pas durer.

En 2020, plus que jamais, la solidarité s’impose.

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