26 mars 2024
Déclaration commune pour une politique du logement ambitieuse
12 mars 2019
La Fédération SOLIHA et de nombreux acteurs de l’habitat ont publié ce jour une déclaration commune appelant le Gouvernement et les pouvoirs publics à être plus ambitieux en matière de politique du logement.
Cette déclaration, est à l’initiative de L’Union sociale pour l’habitatet ses fédérations, la Fédération française du bâtiment (FFB), la Fondation Abbé Pierre,l’Association des Maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF), l’Assemblée des Communautés de France (AdCF), l’Assemblée des départements de France (ADF), l’Association Force Ouvrière Consommateurs (AFOC), l’Association des Maires de France Ville & Banlieue, l’Association des Petites Villes de France (APVF), la Confédération syndicale des familles(CSF),la Fédération des associations et des acteurs pour la promotion et l’insertion par le logement (FAPIL), la Fédération des acteurs de solidarité(FAS), France urbaine, l’Union nationale des associations familiales (UNAF), l’Union professionnelle du logement accompagné (UNAFO) et de la Fédération SOLIHA.
Ci dessous, la déclaration commune :
« Qualité de vie, pouvoir d’achat, transport, équilibre des territoires, accès à l’emploi, éducation, santé : le logement façonne nos vies, nos villes, nos quartiers, nos campagnes.
Bien de première nécessité, il impose une intervention publique pour off rir à chacune et à chacun la possibilité de réaliser un parcours résidentiel en rapport avec ses besoins, et en particulier pour permettre aux familles aux revenus modestes ou les plus exclues d’accéder à un logement de qualité.
« La France a besoin de produire plus de logements, de rénover massivement les logements existants pour répondre à des besoins qui ne se démentent pas. »
Si la loi Elan a apporté quelques avancées bienvenues, plusieurs décisions récentes (réduction de 5 euros pour tous les bénéfi ciaires des aides personnelles au logement, baisse des aides à l’accession, réduction massive et brutale de la capacité d’investissement des organismes Hlm, aff aiblissement des moyens d’ajustement des collectivités locales…) pèsent lourdement sur l’ambition pour le logement que nos concitoyens méritent. Le coût de la seule Réduction de Loyer de Solidarité, mise en place par le Gouvernement pour contrebalancer la baisse des APL pour les locataires du parc social, a été de 800 millions d’euros en 2018. Il sera de 900 millions d’euros en 2019, et atteindra 1,5 milliard d’euros en 2020 selon la trajectoire fi xée par le Gouvernement. S’ajoutant à d’autres mécanismes, ce sont ainsi près de 6 milliards d’euros qui seront prélevés, entre 2018 et 2020, sur les organismes Hlm.
Les conséquences de ces décisions, purement budgétaires, se font d’ores et déjà sentir sur toute la chaîne du logement : recul des mises en chantier (-4 %) et ralentissement de la rénovation notamment thermique (-3 % au dernier trimestre 2018), hausse du nombre de demandeurs de logements sociaux (2 millions). L’équation mise en place peut avoir des conséquences catastrophiques et durables : à terme, la production de logements sociaux neufs pourrait baisser de moitié, et la réhabilitation des logements existants pourrait elle aussi connaître une baisse sensible.
Or le logement est un droit essentiel. Il ne peut dépendre des seules lois du marché. Et notre société ne peut se satisfaire de l’exclusion des plus pauvres du droit à un logement de qualité et constater le développement de formes d’habitat dégradé ou éloignées de tout, et notamment des pôles d’emploi.
Pour peu qu’on leur en donne ou qu’on leur en laisse les moyens, les acteurs du logement sont prêts à relever le défi d’une véritable ambition en matière de production, de rénovation et de développement d’une off re de logements répondant aux besoins de nos concitoyens.
Car, face à l’urgence sociale, économique, un pacte productif pour le logement s’impose.
Nous, acteurs du monde du logement, nous appelons les pouvoirs publics à avoir une vision stratégique, ambitieuse. Une politique tournée vers l’investissement, l’emploi. Une politique mise au service de la population et de son pouvoir d’achat, et non pas uniquement guidée par le souci d’économies de court terme. Nous y sommes prêts, dans l’intérêt de la France. »
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