La Fédération SOLIHA en mission en Polynésie française

En juin 2019, la Fédération a eu le plaisir d’accueillir Jean-Christophe Bouissou, Ministre du Logement et de l’aménagement du territoire de Polynésie française. A l’issue de cet échange relatif aux domaines d’intervention du Mouvement SOLIHA et aux attentes de la Polynésie française dans les domaines de la rénovation du parc privé et de la lutte contre l’habitat indigne, une mission d’expertise de la Fédération s’est déroulée du 10 au 22 novembre dernier. De façon complémentaire, et en même temps, Soraya DAOU, Inspectrice de l’administration du développement durable au Conseil général de l’environnement et du développement durable, conduisait une mission juridique pour doter la Polynésie de leviers pour lutter contre l’habitat indigne.

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Soraya Dahou du CGEDD, Jean-Christophe Bouissou Ministre du logement et de la ville, Michel Pelenc et Hector Hubert de la Fédération SOLIHA

Cette mission a permis à la Fédération de rencontrer les principaux acteurs du logement de Polynésie Française, notamment, les Ministres du Logement et l’Aménagement du Territoire, de la Famille et de la solidarité, l’équipe de la délégation à l’habitat et à la ville, le directeur de l’office public de l’habitat, les directrices de l’AIS, du Service de l’Energie et du Centre d’hygiène et de santé. Des visites sur le terrain ont utilement complété ces rencontres, à Mahina (secteurs Titine et Orofara), à Papeete (secteurs Manuhoe et Mama’o) et à Punaauia.

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 Quartiers insalubres à Papeete

Cette mission s’est conclue par un séminaire dédié à la lutte contre l’habitat indigne réunissant les acteurs du logement de Polynésie-Française.

La Fédération y a bien évidemment présenté le réseau SOLIHA et ses métiers, surtout, travaillé en ateliers pour proposer aux acteurs une démarche de réhabilitation accompagnée adaptée aux Polynésiens.

Plusieurs points ont retenu toute notre attention :

1 – L’importance de l’habitat indigne, 25 % des logements des Iles-du-Vent peuvent être considérés comme insalubres, cela concernerait donc  50.000 à 60.000 personnes sur les 170.000 habitants de cette Ile.

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Logements insalubres à Mahina et Papeete

 

2 – Les conditions préalables pour remédier efficacement à cette situation ne sont pas encore toutes réunies. Un cadre juridique et réglementaire ad hoc est notamment nécessaire (aide à la sortie d’indivision, normes d’habitabilité, urbanisme)

 

3 – La méthode d’intervention doit être adaptée aux Polynésiens, avec en particulier :

  • Une phase « diagnostic social » comprenant :
    •    Identification des ménages au sein du foyer et liens de filiation,
    •    Recueil des informations détenues par les services sociaux communaux,
    •    Besoins du foyer quant au projet logement (décohabitation, etc.)
    •    Accompagnement « collectif » à construire en s’appuyant sur un réseau structuré de bénévoles : leaders du quartiers, associations religieuses, services sociaux communaux, etc.
  •  Une phase « appropriation du logement » avec :
    •    Ateliers de sensibilisation à l’entretien et la maintenance du logement (usages respectueux de l’intérieur, bonnes pratiques, économies d’énergie),
    •    Articulation avec l’accompagnement social fourni par les services communaux ou le Pays
    • Aides du Ministère de la Famille et des Solidarités pour l’équipement des logements (réfrigérateurs, congélateurs, gazinières, etc.)
    • Lien à établir avec le Plan pour la Paix porté par le Ministère de la Famille et des Solidarités, visant à développer les capacités d’agir pour chacun et le mieux vivre ensemble

4- Par ailleurs, au fil des échanges et de la lecture des études et enquêtes conduites, plusieurs autres pistes d’intervention sont apparues :

  • Traiter l’habitat indigne diffus,
  • Améliorer le dispositif de distribution de matériaux en mettant en place un dispositif d’accompagnement à l’auto-réhabilitation,

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Chantiers à Orofara après une distribution de matériaux par l’Office Public de l’habitat

  • Adapter les logements au vieillissement (la Polynésie Française comptera 22.000 personnes de plus de 75 ans en 2040),
  • Mobiliser le parc vacant à des fins sociales (le parc locatif est peu développé : 21 % et le parc social public ne s’élève qu’à 2 %),

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Logements vacants au centre de Papeete

  • Développer des pensions de familles pour répondre aux besoins des personnes fragilisées et isolées.

 

A lire également l’article relatif à cette mission sur le site de la présidence de la Polynésie française

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