Initiative rénovons ! Scénario 2020 pour la rénovation des passoires énergétiques en dix ans

Dans le cadre d’une étude et d’une conférence de presse, l’initiative Rénovons, dont est membre la Fédération SOLIHA, démontre qu’il est possible et même rentable de rénover la totalité des 7 millions de passoires énergétiques d’ici 2040 au niveau BBC.

Une conférence de presse via Zoom s’est tenue le 05/05/20, à l’initiative de l’initative Rénovons dont est membre la Fédération SOLIHA. En présence d’une 50e d’acteurs et de journalistes cette réunion a été l’occasion de présenter les conclusions de l’étude « Scénario Rénovons 2020 – France, Coûts et bénéfices d’un plan de renovation  des passoires énergétiques en 10 ans » confiée à Siapartners et à laquelle la Fédération a contribué.

Cette étude « dessine les contours de deux plans de rénovations complémentaires. Le premier vise à rénover toutes les passoires énergétiques du parc privé en 10 ans, conformément aux derniers objectifs que s’est fixés le gouvernement, en les faisant passer à un niveau de performance énergétique D. Ce plan est dénommé « scénario cible », par opposition au « scénario tendanciel » correspondant à la poursuite du rythme de rénovation actuel. Un second plan de rénovation envisage de poursuivre les investissements afin d’accompagner ses logements dans une seconde phase de rénovation qui leur permettrait d’atteindre un niveau de performance BBC.

L’étude analyse les implications de ces deux plans de rénovation ambitieux en matière d’investissement public et privé et évalue ses bénéfices aux niveaux économique, environnemental, social et sanitaire. »

Animée par Danyel Dubreuil  coordinateur de Rénovons, elle a également été l’occasion de donner la parole aux partenaires ce travail  : Fap, CLER, Effy, Secours catholiques et la Fédération SOLIHA, représentée par Eric Malevergne.

 

COMMUNIQUE PRESSE DU 07 MAI

Investir massivement dans la rénovation des passoires énergétiques, condition indispensable pour surmonter et prévenir la crise environnementale, sanitaire, sociale et économique.

L’Initiative rénovons a présenté ses propositions et son Scénario 2020 pour la rénovation des passoires énergétiques en dix ans. Ces propositions rassemblées dans la “Feuille de route pour la rénovation des passoires énergétiques en 10 ans” doivent être obligatoirement mises en œuvre pour que le Scénario Rénovons 2020 puisse se déployer.

La crise sanitaire liée au Covid-19, nous précipite dans un questionnement général sur les solutions à mettre en œuvre pour faire du monde de demain un monde plus protecteur.

La rénovation énergétiques des logements, et particulièrement des passoires énergétiques qui représentent encore aujourd’hui près de 7 millions de résidences principales dans le parc de logements privés, est l’une de ces solutions majeure à déployer massivement.

L’initiative Rénovons rappelle dans sa Feuille de Route que le déploiement d’un plan massif d’investissements publics et privés dans la rénovation ne pourra se faire qu’en levant les obstacles toujours d’actualité qui freinent fortement l’envie des habitant-e-s de se lancer dans la rénovation de leur logement et les possibilités d’avoir une offre de travaux de grande qualité accessible à tous et toutes.

Dans le Scénario Rénovons 2020 les coûts et bénéfices d’un plan de rénovation permettant la sortie des passoires énergétiques des catégories F et G (au delà de 331KWhEP/M2/an) sont mis à jour. Et pour la première fois l’Initiative rénovons propose un chiffrage des coûts et des bénéfices de la rénovation des passoires énergétiques à un niveau Bâtiment Basse Consommation qui est l’horizon collectif que la France s’est fixé pour les décennies à venir.

Infographie-Rénovons-1

Le Scénario Rénovons montre qu’il est possible et même rentable de rénover la totalité des 7 millions de passoires énergétiques d’ici 2040 au niveau BBC.
Les principaux coûts et bénéfices sont détaillées dans les illustrations suivantes :

Infographie-Rénovons 2

  • Pour Manuel Domergue, Directeur des Études à la Fondation Abbé Pierre : “ Il fautrenforcer les obligations de rénovation pour les propriétaires de passoires énergétiques mises en location. Une obligation lointaine de rénover qui concernerait 5% des passoires énergétiques, comme l’a annoncé le gouvernement, serait très insuffisante.”
  • Audrey Zermati, Directrice de la Stratégie du Groupe EFFY : “Le secteur de la rénovation énergétique a connu une véritable dynamique positive ces deux dernières années, la dynamique est aussi visible du point de vue politique. La crise appelle à l’ambition dans le secteur de la rénovation énergétique, cette ambition doit être matérialisée en faisant de ce secteur le sujet prioritaire de la relance économique française.
  • Jean Baptiste Lebrun, Directeur du CLER – Réseau pour la Transition Énergétique : “En complément de mesures réglementaires et financières plus ambitieuses, il est aussi nécessaire de renforcer significativement l’offre d’accompagnement déployée dans chaque territoire pour sensibiliser, mobiliser, outiller les ménages et les professionnels, et accompagner les projets sur le plan technique, administratif, parfois social pour les orienter vers la démarche la plus performante et les dispositifs pertinents. Les statistiques nationales comme les nombreux retours terrain démontrent le caractère indispensable d’un accompagnement de qualité, en qui on peut avoir confiance et dont les ménages se montrent extrêmement satisfaits (entre 90% et 95% de taux de satisfaction pour le conseil info-énergie par exemple) quand ils peuvent en bénéficier.”.
  • Anne Bringault, Responsable Transition énergétique au Réseau Action Climat : “Ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est que 150 citoyens réunis dans la Convention Citoyenne pour le Climat sont arrivés à des propositions proches des nôtres autour de deux axes : la mise en place d’une obligation de travaux et que cela amène à une rénovation globale et performante. Cette obligation doit être assortie de trois conditions : un accompagnement de proximité, des financements adaptés et progressifs ainsi qu’une formation pour les professionnels à la rénovation globale.”
  • Eric Malevergne, Coordinateur Réhabilitation de la Fédération SOLIHA : “L’articulation des financements pour les ménages précaires doit être amélioré, c’est simple si on prend une seule aide, dès lors que l’on veut un projet ambitieux il faut très souvent les mutualiser, et là ça devient très compliqué. On peut prendre l’exemple depuis 2019 des aides d’Action Logement et de celles de l’Anah. Les offres parfois concurrentielles peuvent avoir un effet contraire sur l’investissement des collectivités territoriales. Pourtant il est indispensable de veiller à l’articulation des aides de tous les acteurs qui ont une légitimité à agir, pour obtenir des projets ambitieux.
  • Gilles Vermot-Desroches, Directeur Développement durable de Schneider Electric : ”Il y a une nécessité de relance, et une logique de courage pour relancer spécifiquement ce qui construit de l’avenir dans les enjeux écologiques et sociaux. C’est le bon moment pour accélérer sur le sujet des rénovations et de la précarité énergétique. Cette crise du Covid-19, montre le rôle déterminant de l’usage du digital pour accompagner les investissements lourds de rénovation et sécuriser les bénéfices pour la santé des habitants et les économies d’énergie générées, le pilotage des consommations doit être disponible aussi pour les ménages en précarité énergétique. 200 ou 300 euros de reste à vivre supplémentaire c’est très important pour ces familles.”
  • Jean Merckaert, Directeur du Plaidoyer du Secours Catholique – Caritas France : ”Pour les familles que nous recevons dont le revenu médian est de 500 euros par mois soit bien en dessous du seuil d’extrême pauvreté, les deux postes sur lesquels les privations sont les plus fortes sont l’alimentation et le chauffage. Avec la crise on constate une diminution des ressources sur certaines de ces familles, et une augmentation des charges pour les familles notamment alimentaires. La prime de solidarité exceptionnelle accordée par le gouvernement est encore dix fois moindre que celle que nous demandons, le chèque énergie exceptionnel de 300 euros demandé par Rénovons n’a pas encore reçu de réponse. Certaine familles ont déjà arrêté de payer leurs factures pour pouvoir se nourrir. Nous nous attendons à ce qu’il y ait de lourds impayés de factures en sortie de crise. Il faut d’urgence abonder les Fonds Solidarité Logement départementaux pour anticiper cette situation, au risque de voir des millions de français avoir froid chez eux cet hiver. On s’attendait l’année dernière à ce que le gouvernement propose un Plan Marshall pour la rénovation, la convention citoyenne pour le climat offre une seconde opportunité de mettre tout en œuvre pour venir à bout des passoires énergétiques”.
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