Les ALI se réunissent pour donner plus de poids au logement d’insertion

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Au sein des Acteurs du logement d’insertion (ALI), la Fapil, Soliha, l’Unafo et l’Unhaj agissent pour l’accès au logement des plus modestes et pour faire reconnaître toute la place du logement d’insertion dans la politique du Logement d’Abord.

En ce sens, les ALI ont récemment organisé deux journées pour créer une dynamique collective autour du logement d’insertion.

Journée nationale des ALI du 18 octobre

Cette journée s’est déroulée à Paris et s’est découpée autour de trois tables rondes :

  • Comment répondre aux défis d’amélioration énergétique du parc d’insertion ?

Pour les Acteurs du logement d’insertion, la rénovation des logements, dans le collectif et dans le diffus, est un défi majeur. Les résultats sont à ce jour très modestes au regard des enjeux, comme l’a souligné le chercheur Andréas Ründinger qui est allé jusqu’à qualifier la situation de « bombe à retardement ».

Face à ces constats, les ALI demandent aux instances gouvernementales des mesures plus ambitieuses et structurelles : favoriser l’accès des ménages les plus modestes à des structures rénovées de telle manière qu’elles proposent un gain énergétique probant. Il faut pour cela ouvrir les aides, notamment fiscales, à la rénovation des logements d’insertion et conforter leur modèle économique.

Par ailleurs, les Ali alertent le gouvernement sur l’impact de la hausse des coûts de l’énergie, qui met en péril la pérennité de nombreux gestionnaires de résidences sociales. Ils demandent l’élargissement du bouclier tarifaire sur l’électricité aux résidences sociales ainsi qu’une aide exceptionnelle pour le secteur.

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  • Comment renforcer l’attractivité des métiers du logement d’insertion ?

De nombreux facteurs limitent aujourd’hui l’attractivité des métiers du travail social : complexité des financements, organisation et conditions de travail, poids des missions administratives au détriment du travail de terrain, charge mentale, question des salaires, etc. L’attractivité des métiers réinterroge plusieurs sujets, tels le sens du travail, l’utilité sociale ressentie par les professionnels, leur pouvoir d’agir dans leur quotidien professionnel, la souffrance au travail, l’évolution du management rendu plus complexe par l’évolution de la taille des structures.

Les ALI invitent à poursuivre la réflexion sur ces sujets, notamment dans le cadre de leurs organismes de formation. Ils militent pour que l’attractivité des métiers soit incluse dans les politiques publiques, notamment celle du Logement d’abord et invitent à en faire un sujet de communication, notamment auprès des écoles du travail social et des universités.

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  • Politique publique du Logement d’abord : quelles évolutions ?

Les ALI demandent que le nouveau plan Logement d’abord qui doit être annoncé d’ici le début de l’année 2023 intègre pleinement le logement d’insertion par l’affirmation d’objectifs chiffrés pour l’IML (intermédiation locative) et les pensions de famille, ainsi que pour la production de résidences sociales et de logement jeunes.

Les ALI souhaitent également que le CNR sur le logement intègre pleinement les enjeux du logement d’insertion, les défis de production et d’’accès au logement, de transition énergétique et d’attractivité des métiers.

Voir le replay de la table ronde :

 

 

La synthèse de la journée

Cette journée a également été l’occasion d’élargir le partenariat des Acteurs du logement d’insertion (Fapil + SOLIHA+Unfo) avec l’intégration de l’Unhaj.

« Nous sommes des acteurs du logement d’insertion. Nous participons au fait que les jeunes avec de faibles ressources, soient accueillis et soutenus dans leur démarrage dans la vie active. Pour rappel un jeune sur cinq est en dessous de 490€ de revenus mensuels, et deux-tiers en dessous du seuil de pauvreté. C’est pourquoi, nous avions envie de travailler encore plus fortement sur la question de l’insertion avec les ALI, car il y a tout intérêt à ce que l’on soit plus fort ensemble dans ce contexte. »

Evanne Jeanne-Rose, Vice-président de l’UNHAJ

 

Journée régionale des ALI du 7 décembre

Une journée d’échanges entre professionnels associatifs, services de l’État et collectivités, dont la Métropole de Toulouse, a été organisée dans le but de débattre et d’évaluer la mise en œuvre accélérée du Logement d’abord à Toulouse.

En effet, 5 ans après le premier plan quinquennal Logement d’abord et la sélection de Toulouse Métropole comme lieu de mise en œuvre accélérée du Logement d’abord, il paraissait naturel d’y revenir pour discuter de la mise en œuvre concrète du Plan Logement d’abord. Pour les ALI, il s’agissait également de mettre en avant le travail partenarial réalisé à l’échelle d’un territoire, voire en tirer des enseignements de portée nationale.

Au programme de cette journée, deux tables rondes :

  • La mise en œuvre accélérée du Logement d’abord et après ?

Les initiatives impulsées ou confortées par l’appel à manifestation d’intérêt, soutien aux personnes sans domicile fixe, démantèlement de squats et relogement, un chez-soi d’abord à destination des jeunes, etc., ont permis d’alimenter le débat.

Les enjeux de l’intermédiation locative ont été au cœur des échanges et les axes d’amélioration identifiés par les intervenants sont nombreux : capter davantage de logements vacants, améliorer les process avec les SIAO, renforcer l’accompagnement des ménages pour faire glisser les baux de la location / sous-location au mandat de gestion, etc. afin que l’IML puisse être un outil d’accélération de la politique du Logement d’abord et apporter des solutions pérennes.

La question des solutions de logement pour les jeunes sans ressources a également fait débat, le constat est partagé par tous : le budget de l’État n’est pas à la hauteur des enjeux.

 

  • Le logement d’insertion au prisme du Logement d’abord : changer de posture ou changer d’offre ?

Les trajectoires résidentielles des ménages en situation de précarité ont été au centre des échanges. Des projets de logement d’insertion, comme des mesures qui ont pour but de développer l’accès « direct » au logement, ont été présentées afin de comprendre l’importance de chaque solution dans le développement du Logement d’abord. Les intervenants ont insisté sur l’importance de la mise en place d’un accompagnement renforcé.

 

Des visites de résidence sociale et pension de famille ont été organisées l’après-midi. Cela a permis de rendre concrets les propos évoqués dans la matinée, et d’illustrer ce que la mise en œuvre accélérée du logement d’abord dans ce territoire a permis.

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